Été

Tout est calme, on entend à peine la brise chaude. Les arbres continuent, eux, à faire onduler leurs joyeuses feuilles, impassibles au silence alentour. Une ou deux silhouettes en short passent sous le soleil avant de disparaître dans l’ombre d’un immeuble. Les bâtiments imposants paraissent plus immobiles qu’à l’accoutumée avec leurs marches vides et leurs couloirs désolés.

Dans la fraîcheur intérieure, quelques employés et machines poursuivent leurs tâches quotidiennes, dans un ralenti sourd et obstiné. Il y a un petit groupe – ils sont sept ou huit- sagement assis dans une salle, à écouter un rare professeur. Sa voix insolite fait comme un écho.

On pourrait prendre possession des lieux, s’asseoir sur les chaises, remplir les couloirs, écrire aux tableaux. On pourrait jouer au maître et aux élèves, faire semblant dans ce décor désaffecté. Tel un plateau de cinéma offert à tous, le calme, les arbres et les échos sourds, là tout n’est qu’ordre et beauté…